Dans une chambre dans un autre monde {Jazz FINI

Nous sortîmes en dehors de la pièce sous les regards inquisiteurs mais je ne m'arrêtai nullement. Je continuai jusqu'a une chambre loin de la salle de bal. C'était comme si je connaissais le château. Cette chambre était éloignée, le silence reignait, un feu brulait dans l'âtre. Je fis assoir mon mari dans un fauteuil et m'agenouilla devant lui.

-Jasper mon amour regarde moi je t'en supplie...Regarde moi et pardonne moi...

Je m'en voulais. C'était ma faute si Jasper était aussi mal.

-Pardon Jazz. De m'être mise en danger l'autre jour avec Galadriel mais tu sais il est différent des autres, et pardon de t'avoir amenée ici. J'ai été tellement égoïste...

Je me redressais en esquissant un faible sourire et me plaça devant l'âtre les bras croisés. Mes cheveux longs me chatouillaient le cou mais j'aimais bien cette sensation. Peut être garderais-je les cheveux longs maintenant?

Cette fois j’en étais sur, j’allais craquer, tous les poids accumulés devenaient trop dur à supporter. Je la sentais, cette bête grandir en moi ! Ce monstre, cette envie de sang. Un humain ferrait l’affaire. Je n’en pouvais plus de me réduire au sang des animaux. Il m’en fallait plus, je sentais mon venin courir dans mes dents et je passais ma langue dessus, comme pour m’assurer qu’elles étaient bien aiguisées. J’avais choisi ma cible. Elle ne serait personne d’autre que Bella ! Cela arrangerait tout nos problèmes… Bien sûr cela nous en créerait d’autre. Apparemment Alice avait vu ma douleur à force de lutter car elle m’attira rapidement en dehors de la salle, à l’écart des gens.

Nous arrivâmes dans une chambre et elle me força à m’asseoir dans un fauteuil alors qu’elle s’agenouillait devant moi, me suppliant de la pardonner. Je n’osais pas la regarder, j’avais honte de moi, de ce que j’étais et de ce que je lui avais fait. Elle se réfugia alors auprès de la chaleur et de la clarté de l’âtre. Contrairement à elle j’allais me placer tout proche de la fenêtre, contemplant la lune, dans la fraicheur et l’obscurité. Lentement j’ôtai mon masque, je n’en pouvais plus de me cacher. Je poussai un profond soupire, déclarant d’une voix morne, continuant de regarder l’extérieur.

« C’est moi qui devrais m’excuser Alice. Je suis un monstre ! Je n’arrive pas à me contrôler ! Et ce manque de self control t’a valu une blessure que tu garderas pour l’éternité. Cette cicatrice est une torture pour moi. Cela montre que je suis dangereux, même pour toi ! Je n’en peux plus de devoir me museler à longueur de journée. Parfois j’aimerai être aussi insensible que les autres mais je n’y arrive pas. Mon passé ne me le permet pas. Je suis un drogué… Qui n’as pas eu sa dose depuis des dizaines d’années, et pourtant l’addiction est toujours présente, et toujours aussi forte… »

A mon contraire qui cherchait la chaleur rassurante, Jasper s'éloigna de moi vers la fenêtre et la nuit froide d'hiver. Ses paroles se plantèrent en mon coeur, si j'avais le droit d'utiliser cette expression, comme une flèche bien aiguisée. Un sanglot enserra ma poitrine et je me retrouvai bientôt près de lui.

-Je refuse que tu pense ça de toi tu m'entend!! Tu m'entend Jasper Hale!! Je refuse net que tu dise, que tu pense, que ces horribles pensées n'effleurent même ton esprit!! Je le refuse!! criais-je à moitié. Je t'aime trop pour cela finis-je par murmurer.

Je recula jusqu'a la cheminée, réfléchissant. Non nous ne pouvions pas rester ici, il allait craquer et moi aussi. Non nous avions besoin de nous retrouver, de... cette pensée me déchira mais je la dit à vois haute, me brisant net.

-Alors nous partirons...

Je me tournais à nouveau vers ma moitié. Il allait tellement mal et égoiste, je me refusais de le perdre.

-Nous partirons loin, longtemps, le temps qu'il faudra pour que tout redevienne normal, pour que tu aille mieux et moi aussi. D'accord? Nous irons dire bonjour au Denalis puis nous partirons. N'importe où mais loin d'ici je telepromet mon amour. Et lorsque nous reviendrons, tout ira bien.

Ma femme s’était rapprochée de moi en un éclair et je sentais la peine qu’elle éprouvait. Pourquoi tout n’était que torture dans mon monde… J’avais déjà assez de mal à gérer mes propres émotions que je devais gerer celles des autres… Je n’en pouvais plus, j’étais à bout de force… J’étais à la limite de me prendre la tête… Mais je me retiens, cela n’aurait fait que souffrir plus ma femme et donc moi. Je collais mon front à la vitre qui aurait du me paraître glacé mais ma peau était encore plus froide. Je regardai l’extérieur quand ses paroles me parvinrent. « Alors nous partirons. »

Je me redressai et m’approcher doucement d’elle, une expression surprise sur le visage, ressentant parfaitement les émotions négatives qui fleurissaient en elle suite à cette annonce. Nous nous retrouvâmes à mi chemin entre la fenêtre et la cheminée et lui attrapant les mains, je murmurai

« Non ce n’est pas d’accord ! Je ne veux pas que tu abandonnes les Cullen pour moi, que tu quittes ta vie ! Il en est hors de question. Je partirai seul quelque temps, 1 mois grand maximum. Juste le temps de me recentrer… »

Partir, j’y avais déjà pensé plusieurs fois, mais jamais je n’avais eu le courage de quitter ma femme, ne serait qu’une semaine. Mais maintenant cela semblait être une nécessité de m’éloigner…

Non Jazz n'était pas d'accord. J'aurais du m'en douter tient mais il ressentait mes émotions et celles ci étaient tellement partagées entre lui et ma famille qu'il devait avoir encore plus mal. Respirant, faisant le vide en moi, je bloquais toutes mes émotions négatives comme j'avais appris à le faire. Ses mains glacées prirent les miennes toutes aussi froides. Mes yeux or liquide et sombre se vrillèrent dans les siens, de la même couleur.

-Je ne t'abandonnerais jamais Jasper... murmurais je.

Une idée me vient. Douce et folle comme je l'étais normalement. J'eu un tendre sourire et une lueur éspiègle brilal dans mon regard qui se mit a briller comme de l'or liquide.

-Et que dirais tu...d'un voyage. Tous les deux en amoureux. Deux semaines sur l'Ile d'Esmé et deux semaines en France? demandais-je a ma moitié.

Oh la bonne idée que j'avais eu. J'étais presque toute exitée et j'espèrais que mon mari l'accepte.

L’or incandescent avait regagné mes yeux tandis que mes traits s’étaient relâchés. Je redevenais le Jasper que j’aimais être. A peu près détendu, mon visage relâché dévoilant ma beauté de demi dieu. Aux yeux de tous. Et surtout à ceux de ma femme qui était belle à tout moment du jour, et de la nuit ! Je l’aimais. Elle me comprenait mieux que personne et pour moi elle serait capable « d’abandonner » notre famille d’adoption le temps d’un « voyage » en amoureux. Je souris légèrement à cette idée avant de faire monter ses mains à ma bouche et de les baisaient toute les deux avec lenteur, douceur et sensualité. Mes lèvres restèrent longtemps au contact de sa peau dont j’adorai le gout, l’odeur et la texture. En ce geste, toute ma réponse résidait ! Bien sûr que j’acceptai de m’enfuir avec elle. Je ne rêvais que de ça, que nous restions ensemble, dans une bulle de tranquillité, loin de tous les humains. Ce serait magique ! Quand je les décollai je murmurai alors.

« Je suis tellement chanceux de t’avoir, je ne te mérite pas ma belle Alice. Tu es trop parfaite pour m’être destiné, et en plus je te fais souffrir… »

Encore une fois, mes doigts avait glissé sur son bras droit et avait caressé la cicatrice que je lui avais fait. Je souffrais à chaque fois que je voyais ce que je lui avais fait. Je m’étais juré de la protéger et c’était moi qui me retrouver à lui faire du mal ! Une expression de douleur et de colère envers moi-même s’imprima sur mon visage alors que je poussai un tout petit gémissement, j’étais tellement désolé… Je ne pouvais décrocher mon regard de cette blessure qu'elle garderait pour l'éternité.

« Je suis tellement chanceux de t’avoir, je ne te mérite pas ma belle Alice. Tu es trop parfaite pour m’être destiné, et en plus je te fais souffrir… » Je levai ma main pour caresser tendrement son visage. Je l'aimais, je l'aimais à en mourir et rien de ce qu'il dirait ne me ferait changer d'avis. Il caressa ma cicatrice.

-Je ne vois pas pourquoi tu t'inquiète de ça!!Ça ne fait pas mal et c'est presque invisible!! Cesse de te monter la tête avec ça ce n'est rien du tout Jasper et ça ne change rien à l'amour profond que je te porte.

Je lui souris et me blottis dans ses bras, enfouissant mon visage dans son cou et respirant pour le chatouiller et le faire rire. J'aimais tellement lorsqu'on étaient seulement que tous les deux, là au moins il était détendu et nous rions toujours. La musique, douce, nous parvint. Je redressai la tête les yeux brulant d'une envie de danser avec mon prince charmant mais j'avais peur de retourner là bas, peur que tout recommence alors qu'il venait de se détendre un peu.

Les paroles d’Alice ne me soulagèrent que très peu. Cette cicatrice était une preuve, la preuve que j’étais dangereux malgré tout ce que je pouvais croire, que je ne pouvais pas fuir ma vraie nature. Le souffle d’Alice dans mon cou m’aurait surement provoqué des frissons si j’avais été humain, cela ne m’arracha qu’un léger rire, ce qui était déjà beaucoup pour moi ! Surtout en ce soir où mon humeur était au plus bas. Je la berçai doucement contre moi, laissant glisser mes doigts dans ses cheveux qu’elle portait désormais long. Et je devais l’avouer, ainsi elle était terriblement attirante et séduisante, ce serait dure pour moi de lui résister, peut être encore plus que d’habitude.

D’ailleurs je le vérifiai quand elle montait les yeux vers moi en ayant entendu la musique. Je lui adressai un sourire avant de m’écarter, et d’aller chercher avec une lenteur toute calculé mon masque que j’avais posé sur le rebord de la fenêtre. Je le replaçai sur mon visage avant de tendre la main à mon amante, mon unique amour et de déclarai, essayant de paraître sur de moi.

« Et si nous allions leur montrer ce que danser veux dire ? »

Je lâchai un rire, peut être un peu forcé mais l’intention y étais ! Je ne pouvais pas gâcher la soirée de ma femme ! Cette fois je ne ferrais pas l’erreur de respirer. Je me contrôlerai et ferrait virevolter ma douce au milieu de la piste de danse, tous les spots seront braqué sur nous, car nous serons beau, gracieux et harmonieux comme à notre habitude ! Nous règlement les modalités de notre départ plus tard.

« Et si nous allions leur montrer ce que danser veux dire ? » J'eu un magnifique sourire à la fois complice et éspiègle, doux et amusé et allai rechercher mon masque noir pour le remettre sur mes yeux. En plus j'avais la robe idéale, pas trop longue et plutôt volante. Je pris sa main.

-Allons donc leur donner la définition de danser...

Nous serions magnifiques, en harmonie complète. Sur ce terrain là nous dépassions largement Emmett et Rosalie. Sur ce terrain là nous étions les meilleurs et personne ne nous égalait. Et pour une fois je pourrais un petit peu, pendant quelques instants, braquer les regards autre que sur la splendide et blonde Rosalie. Non non je n'étais pas jalouse je voulais juste...la taquiner un petit peu. Je suivit alors mon mari dans une course effrénée jusqu'a la salle de bal où plusieurs couples dansaient déja, dont nounours et Rose.