Rencontre Nocturne [ Jaden ]

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fascination

Forks. C’était une petite ville comparée à celle dont j’étais originaire, mais en m’installant dans cet endroit, jamais je n’aurais jamais cru être si ébranlée par une nouvelle qui me semblait encore maintenant irréaliste. Je pensais être prête à tout depuis ma souffrance en compagnie de ma ‘famille’. Je pensais pouvoir tout affronter après être descendue dans l’enfer humain, mais jamais en une aussi petite ville je n’aurais imaginé apprendre que je me trompais à ce point. Jamais je n’aurais cru perdre à nouveau mes repères de la simple réalité par un petit aveu quel qu’il soit. Or, je l’étais.

Cela faisait à peine quelques semaines que Forks avait été désigné comme mon nouveau lieu de vie, et pourtant j’avais l’impression d’être arrivée hier, ou plutôt le jour de mon premier jour de ‘cours’. Depuis cette date qui ne pouvait qu’être encrée dans ma mémoire jusqu’à que je quitte cette terre et ne cessait d’être rejoué dans ma tête comme si j’observais le même film toute la journée, un film que j’aurais voulu être fiction.

Certaines de mes connaissances se seraient moqués de moi si je leurs disaient pourquoi j’étais si… Perturbée. Ces connaissances étaient légèrement gothiques sur les bords, elles exaltaient les mythes et légendes, les prenant pour simple réalité. Cependant je doutais qu’elles sachent réellement ce qu’il en était. Cartésienne comme je suis (Si je le suis toujours) je n’ai pas cru un instant à ces sornettes idiotes. Et pourtant savoir que les vampires existaient était l’une des seules choses dont j’étais à peu près certaine aujourd’hui. Et pour cause, j’en avais vu un !

Cette révélation sur le monde avait eu l’effet inverse que ce qu’elle avait du avoir, du moins à mon sens. Elle aurait du m’apprendre à mieux connaître le lieu où je vis, les gens qui m’entouraient parfois, mais au contraire je me sentais dans un autre univers. Comme une sorte de monde parallèle où ma seule certitude était que les vampires existaient, que mon nom était Jaden Elianora Lewis, et que je souffrais d’une toute autre histoire.

Ma journée avait été de la réflexion, aucun cours, aucune parole ne put me sortir de cela, et ma nuit serait sans doute encore amputé pour la même raison. En rentrant après les cours, j’essayais de passer à autre chose, et pour tout oublier j’avais une méthode infaillible. Du moins je le croyais. Ayant prit mon Cort Classic entre mes douces mains (une Guitare pour les incultes), je frôlais les cordes du bout de mes doigts pour laisser échapper des doux sont, mais contrairement à d’habitude, ils ne m’apaisèrent pas. J’étais trop déstabilisée, même pour jouer une mélodie que j’avais apprise par cœur. Plus que frustrée par cette nonchalance, je dus me résoudre à trouver une autre activité.

La guitare était l’une des seules activités que j’acceptais de faire dans l’antre de la nouvelle famille Heigle/Lewis. J’avais mes raisons. C’est pour ça que je décidais de sortir. L’après midi s’était déroulée sans que je ne l’aperçu, ou presque. Après tout j’étais trop plongée dans mes réflexions pour remarquer quoi que ça soit. C’est pour ça que ma promenade débuta lorsque le soleil avait laissé la lune régner à sa place. J’arpentais les ruelles que je connaissais et mon pas était lent. Je n’avais pas de but précis, ni d’envie particulière… Sauf retourner chez moi. Cependant qu’une jeune fille se promène lorsque l’ombre de la nuit gouvernait était risqué, mais peu de personnes savaient qu’il était aussi dangereux que je rentre chez moi.

Après avoir pris un petit quelque chose dans le restaurant de Forks, après tout il fallait bien manger, et l’idée de retourner chez moi pour croiser Stéphane m’était plus qu’intolérable, je continuais ma promenade à travers les ruelles éclairées. Les maisons se ressemblaient toutes. Dans la nuit on aurait dit des ruines, comme si j’étais dans un village fantôme. Seuls les quelques voitures encore circulantes atténuait cette morbidité. Mais ces seules lueurs d’une présence n’étaient pas des lueurs de vie, au contraire. Cette situation me faisait penser aux quatre années passées, où j’avais été l’objet de désir d’un homme. N’attisais je pas les regards des conducteurs ? Ne me regardaient ils pas comme le ‘métier’ sale des ruelles le soir ? Rien que cette idée me répugna.

Pour échapper à cette seule vie qui m’horripilais, je décidais de me diriger dans le parc, j’en oublierais les automobilistes. Je serais seule, seule avec moi-même comme toujours. La zone de verdure n’était pas loin, en quelques minutes j’avais oublié les idées macabres que j’avais eues auparavant. La vie se matérialisait par la sombre végétation qui n’étaient pas éclairé par les lampadaires de la ville. Certes ce n’était pas grand-chose, mais je préférais rester en leur compagnie plutôt que de rejoindre toute autre civilisation.

C’est avec un visage brisé par la douleur, exprimant la nostalgie que j’avançais sur le sentier du parc municipal. J’aurais préféré avoir une autre vie, être ignorante de tout ce que je savais pour vivre normalement, comme 8 ans auparavant. Pour échapper de toute pensée, j’écoutais le silence, brisé par mes pas et par le vent qui dansaient avec les feuilles des arbres. C’était apaisant bien que j’enviais à la nature d’être innocente de tout acte, de toute pensée.

C’est en voulant suivre le vent au fil de sa danse que je décelais une silhouette. C’était un homme d’après l’ombre de la nuit. Ma réaction ne se fit pas attendre, j’avais sans doute sursauté, laissant échapper un petit son de surprise. Je plissais les yeux pour essayer de voir si j’avais bien vu. Effectivement. C’était un homme ou peut être était ce un vampire comme je savais qu’il en existait ? J’eu une certaine crainte que mon hypothèse ne soit juste. Après tout quel humain saint d’esprit aurait l’idée de se cacher dans les feuillages ? Il attendait une proie. Ou étais ce finalement qu’un humain qui cherchait la solitude ? Reprenant mon souffle pendant quelques instant le temps que mon cœur et ma respiration se remettent peu à peu de la surprise, je tentais une approche pour savoir à quoi je devais m’attendre.

« Heu… Je suis désolée de ma réaction. Je pensais… Etre seule »

Après cette petite excuse, je continuais à plisser les yeux, pour forcer mes yeux à s’adapter à l’abysse de la nuit qui entourait l’homme. Après tout mes yeux n’étaient pas encore habitué au noir quasi-complet du parc alors que la ville avait au moins été éclairé par les lampadaires…