Comment faire face a un nouveau-né en trois leçons faciles {Laeticia & Carlisle

Les écouteurs de mon lecteur MP3 enfoncé dans les oreilles, je n'entendais rien d'autre que la basse insistante. Néanmoins, cela m'amusait. Et puis, si je n'entendais pas une voiture approcher en traversant la rue, ce n'était pas moi qui allais être en mille morceaux! Ah, ah! C'était amusant non? Enfin, peut-être pas, parce que le pauvre chauffeur risquerait d'être un peu sonner. C'était triste n'est-ce pas? Enfin, évitons quand même les voitures voulez-vous? Ça éviterait sans doute bien des problèmes, hum. Et puis, ce ne serait sans doute pas subtile, n'est-ce pas?

Bref, je marchais au rythme sacadé de la musique qui martyrisait mes pauvres timpans. Oui bon, je l'avoue, je ne marchais pas, je dansais. Avec la grâce d'une danseuse étoile, bien que j'en avais aucunement l'air. Je m'enfonçai dans une ruelle d'un pas dansant, tournoyant légèrement sur moi-même et m'arrêta si net que j'aurais pu en perdre l'équilibre, enfin, si j'avais été humaine. Je fronçai le nez, comme si je sentais une odeur pestinnantielle. Cependant, ce n'était pas tout a fait le cas. C'était l'odeur sucré et familière des miens qui m'était parvenu et je ne m'attendais pas vraiment à cela. Enfin pas du tout même.

Dans un geste qui me parrut légèrement idiot, je me dirigeai vers ce vampire dont l'odeur ne me disait absolument, rien. Ce n'était donc pas un de ceux que je fréquentais en classe. Je retirai les écouteurs de mes oreilles et le silence s'abattis étrangement sur ma petite personne. Je m'arrêtai près d'une silhouette que je n'arrivais pas à identifier. Dans la pénombre, la seule chose qui me frappa fut le rouge cramoisie de ses yeux. Un rouge encore plus soutenu que les miens. Je pinçai les lèvres. C'était la première fois que je tombais face à face avec un vampire plus jeune que moi, c'était étrange....

" Bonsoir.."

J'étais encore là, depuis trois jours. Je venais de me réveiller. Moi qui me croyait morte! Non, je me suis relevée avec une vue extraordinaire, je voyais tout. Même la poussière de cette ruelle! Cet endroit qui m'avait damnée à une souffrance extrême. En fait, tout mes sens étaient des plus aiguisés. Ma vue, mon odorat et surement le reste aussi! Mais ce qui était le plus étrange c'est que pendant trois jours j'ai dû endurer la douleur, qui n'était que souffrance, seule. La femme et l'homme qui m'avaient sauvés de cette attaque et m'avaient vue lors de mon accident étaient partis. Ils m'avaient abandonnés, sans me dire ce qu'ils étaient. Je me suis regardée dans un bout de miroir que j'avais vu dans les poubelles de ces ruelles. À ma plus grande surprise, je n'avais plus aucune traces de ce qui était arrivé. La seule cicatrice que j'avais, c'était un croissant de lune, entre mon cou et mon épaule. Là où la fille m'avait mordue, pour quoi avait-elle fait cela? Elle était folle? Ensuite, le reste me frappa. J'étais blanche, très blanche. On aurait dit un mort vivant, sauf que mes yeux... Ils étaient si terrifiants! Ils étaient rouges éclantants. Comment cela était-il possible? Je n'ai jamais eu les yeux ainsi, c'est à cause de l'accident? C'est alors que je me rendis compte de ce que j'étais, en fait, je ne le savais pas. Mais j'étais comme eux, ceux que j'avais vu. Il y en avait quelques uns à l'école, ceux qui avaient attaqués en étaient et ceux qui m'avaient sauvés aussi. Je jetai le miroir par terre, il éclata en milliers de petits morceaux. La force avec laquelle je venais de le lancer, était incroyable! Mais qu'est-ce que j'étais devenue?

Tout à coup, je sentis quelque chose de nouveau, une odeur qui ne m'étais pas famillière. Et j'entendis des pas venir, mais je n'y fit pas attention. Il y avait quelque chose qui me dérangeait. Ça me démengeait dans la gorge, comme lorsqu'on est très essouflé et qu'on a mal à la gorge, mais qu'on ne peut pas boire de l'eau, ni rien d'autre. Et qu'on n'a plus de salive. Je fis le saut lorsque quelqu'un me dit bonjour. je me tournai face au mur, voulant cacher ce que j'étais devenue, même si moi-même je ne le savait pas. Je dit clairement:

-Allez vous en.

J'avais un sentiment étrange qui me submergeait, comme si j'aurais voulu pleurer, mais que les larmes ne venaient pas.