Oh je suis désolé, je ne vous avez pas vue ... [ with Madison ]

Un doux son de piano me fit reprendre conscience d’où j’étais. Mes yeux alors rivés sur le plafond blanc n’avaient pas bougé, regardant fixement un point imaginaire. Rien ne pouvait me distraire, pas même les voix qui résonnaient dans ma tête. Les pensées de ma famille m’étaient totalement incohérentes. Je n’y faisais pas franchement attention. En vérité, je n’aimais pas entraver la vie privée de mes semblables sans cause réel. Je voulais qu’ils aient le plus possible d’intimité. Chose difficile avec moi. Je ne pouvais arrêter mon esprit d’entendre ce que pensaient les autres, et cela me rendait ignoble. Enfin, ce n’était que mon avis. Cependant, j’avais réussi à couper cette connexion. Pas entièrement, mais en partie. Les voix résonnaient encore, mais je ne les écoutais plus. Je n’y prêtais pas attention. Pour cela, il me fallait un bon sujet de méditation, et une pièce vide afin de pouvoir y réfléchir librement. Mon sujet favori était Bella. Bien sûr, elle était le centre de toute ma vie à présent, et je ne pouvais éviter de penser à elle. Cela m’était beaucoup trop compliqué. Et je n’aimais pas vraiment ça.
Le ciel devint blanc au fil de la journée, laissant de temps en temps un rayon de soleil traversé l’épaisse couverture grisâtre dont nous étions les spectateurs chaque jours, ici à Forks. Doucement, je me relevais de mon « lit » et partis éteindre la stéréo encore allumer. Je parcourais les couloirs de l’immense maison aux airs plus généralement moderne. Œuvre de ma mère, Esmée. C’a avait toujours été elle qui avait choisit les décorations de nos innombrables demeures, en laissant bien sûr les petites retouches d’Alice. Le salon était vide, mes les voix me parvenaient de la cuisine ; lieu de réunion pour toute ma famille. Je passais discrètement la porte et sortis rejoindre ma voiture garée en travers de l’allée. Le moteur ronronna ; sonorité que j’appréciais énormément. Je démarrais en trombe, créant un nuage de poussière devant la façade de la ville blanche. Je roulais lentement d’abord, augmentant la vitesse sur les routes droites. J’aimais ça ; la vitesse. Quelque chose de fascinant. « La rapidité, c’est une deuxième nature chez moi », comme je l’avais si souvent dit à Bella.
Plus vite que je ne l’aurais crut, je rejoins le chemin de la ville, roulant à une allure plus modéré lorsque les gens traversés la rue sans regarder leur droite et leur gauche. Je dus m’arrêter alors que le feu passait au rouge. Chose vraiment indispensable pour paraître le plus « normal » possible. Mais je détestais ça. Cela ressemblait à une perte de temps. Et la personne derrière moi semblait penser exactement la même chose que moi…
Enfin, le feu passa au vert, me laissant le droit de roulait comme je le souhaitais. Je n’avais pas regardé si, par pur hasard, quelqu’un allait traverser. Chose stupide qui m’était passé par-dessus la tête. J’appuyais sur la pédale, provoquant un rugissement magnifique. Lorsque ma tête se tourna vers la droite, je crus qu’il avait été trop tard.

Ses yeux bruns papillonnèrent lorsque je m’étais approché d’elle. La théorie de Bella se certifia une nouvelle fois. Il semblait que la jeune fille me détaillé, comme toutes ces adolescentes au lycée de Forks. Ma voix paraissait la fascinée alors qu'elle prit pour la premièr fois la parole ;
« Heu… Non. Je vais bien. Je crois » Apparemment, elle allait très bien, enfin, c’est ce qu’elle disait. Mais elle ne semblait pas avoir de douleur au niveau du bassin – la partie de son corps qui avait reçu le choque. Elle me regarda, examinant le moindre de mes traits. Son esprit – beaucoup plus tranquille qu’elle ne le devait l’être, ce qui me rappelait Bella… - était rivé vers une jeune femme, me comparant à elle. Rien qu’à ses pensées, je devinais que cette dernière était un vampire, et que la jeune « victime » avait supposé que moi aussi, je l’étais. Il était vrai que beaucoup d’humain avaient ce genre de pensée. Ils s’imaginaient des choses, créaient des hypothèses sur ma famille ainsi que mes « fréquentations ». Il était rare que les Denali viennent nous rendre visite, mais surtout, jamais ils ne se montraient publiquement à Forks ; juste pour de grande occasion..
Un petit troupeau de curieux avaient planté leur tente devant ma voiture, regardant attentivement la scène qui se déroulait devant leurs petits yeux grands ouverts. Pourtant, il n’y avait rien à voir. La demoiselle n’avait absolument rien, et moi non plus d’ailleurs.

« C’est plutôt moi qui devrait m’excuser. Désolée pour mon inattention. » Son esprit faisait encore la comparaison entre le vampire femelle et moi, hésitant sur l’option du « lien de parenté » entre nous deux. Bien sûr, nous nous ressemblions ; peau blanchâtre, traits parfaits et regard doré, comme tous les vampires. « Et vous ? Vous vous êtes blessé pendant l’accident ? » Non, bien sûr que non aurais-je voulus lui répondre, mais cela l’aurait mit dans le doute. Sa théorie – qui était bien entendu vraie – aurait été vérifiée. Elle serait qui je suis...
« Juste une foulure au poigné. Ca s’arrangera en un rien de temps.
Je lui offris un de mes plus beaux sourires, un de ceux qui rendaient « folles » la plupart des adolescentes de mon lycée. Bella y comprit.
- Si je peux faire quelque chose pour vous ; histoire de me racheter ? »

« Merci beaucoup » dit-elle. Son expression, peut-être un peu moins rassurée que tout à l’heure, ne révélait qu’une chose ; sa honte. En tout cas, c’est ce que je comprenais voir, et entendre. Elle pensait son acte ignoble, et sans but précis. Comment pouvait-elle savoir que les vampires existaient ? Aucuns humains – sauf exception – n’y croyaient vraiment. Je n’en n’avais encore jamais rencontré. Et voila que cette fille débarque, l’esprit emplit de fantastique. Quelqu’un l’aurait-elle prévenu ? Nul vampire – mis à part moi – n’aurait souhaité qu’un humain sache que nous étions des monstres, et plus de cela, assoiffés de sang pour la plupart d’entre nous. Je n’arrivais pas à me concentrer sur la route, et mon regard divagué de-ci de-là, cherchant un quelconque réconfort. Allais-je m’en sortir indemne ? Probablement. Une jeune fille aussi inoffensive qu’elle ne pouvait décemment faire de mal à une mouche. Enfin, je crois.
Me toucher ? Oh non, jamais elle n’aurait la joie – ou l’horreur ? – de toucher ma peau. Personne n’en avait eu le droit, sauf bien sûr Bella. Mais l’idée qu’elle ait à me toucher, à caresser ma peau blanche et dure comme la pierre ne me plaisais pas vraiment. Cependant, la douceur de sa peau contre la mienne me rendait paisible, serein. Tous mes problèmes s’évaporaient en une fraction de seconde…
Les paroles de la « victime » me firent sursauter. Et j’espérais alors, de tout mon cœur, que quelqu’un vienne à ma rescousse…
« Vous arrivez tout de même à conduire avec votre foulure ? » Oui, bien sûr. Je suis insensible à ce genre de douleur, aurais-je voulut lui dire, comme je l’aurais fait avec Bella. Mais cette solution était exclue. Alors je réfléchis, trop vite pour ne pas laisser de ‘ blanc ‘ révélateur. « Et bien oui. Ca n’a pas l’air si grave, tout compte fait. » Désespérant. Vraiment, comment arriverais-je à me sortir de ce pétrin comme ça ? C’était tout bonnement impossible. « Mon père est médecin, je lui demanderais de m’examiner ce soir, en rentrant à la maison. » Peut-être que je ne m’en sortais pas si mal. Mais aller savoir, les humains sont parfois si imprévisibles.