Cauchemard... [Edward]

Ce soir, j’avais décidé d’aller rendre visite à Bella. Je ne supportais plus l’ambiance qui régnait à la maison. Et je comprenais la douleur que devait ressentir Jasper lorsqu’il était avec nous. Toute cette haine… et cette tristesse, ce n’était pas facile à endurer. Surtout que tout cela durer depuis maintenant une semaine, ce ne devait pas être une partie de plaisir pour toute ma famille. Ni même pour moi d’ailleurs. Les pensées de mes proches n’étaient pas belles à écouter. J’entendais Emmett criait de douleur et de colère. Jamais je ne l’avais vu ainsi, pleurant sa bien aimée.
Je partis donc vers la maison Swan sans un mot. Ce n’était pas la première fois que je me réfugiais chez l’humaine, et ils comprendraient sûrement. Sur la route, je ne pensais à rien, juste au but de ma cours. La revoir. Elle me donnait la force de continuer, de résister à tout cet enfer. Sa présence m’apaisait. Et j’aimais la savoir près de moi, en sécurité. Romuald l’avait attaqué, et je ne souhaitais pas que cela arrive une nouvelle fois. Plus jamais cela n’arrivera !
Lorsque je fus à quelques mètres de la maison, j’entendis un cri étouffé. Je savais bien de qui il s’agissait. Bella rêvait de chose abominable en ce moment, et ce depuis que ce monstre l’avait enlevé et… torturé. Je courus plus vite, volant presque. Je vis en tout première son visage, elle était perchée à sa fenêtre, m’attendant. Un fin sourire se forma sur ses jolies lèvres lorsqu’elle me vit. Elle se déplaça, me laissant la place pour rentrer dans la pièce. Son lit était totalement défais, comme si on n’avait sauté dessus peu auparavant. Son cauchemar avait-il était pire que les autres nuits ?

- Bonsoir, lui dis-je doucement.

Je m’assis sur le rocking-chair près de la fenêtre et lui fit signe de venir près de moi. J’avais besoin de savoir qu’elle était ici, avec moi. J’allais si mal en ce moment…

Elle vint vers moi de sa démarche maladroite et s’assit sur mes genoux. Je posais ma joue contre ses cheveux, sentant son magnifique parfum. Son odeur avait le don de m’apaiser, alors je la respirais, prenant de grandes inspirations. Ma gorge me picota un peu, mais je ne sentais absolument rien, juste ce pur bonheur. Cette sensation que je n’avais que lorsqu’elle était avec moi.
Elle plaça son visage contre mon coup et me murmura ces quelques mots ;

- Salut…

Sa main vint se posait sur ma joue, caressant l’espace d’un instant ma peau blanchâtre et froide. A ce contact, je fermais les yeux pour mieux apprécier son geste.

- Ca va un peu mieux ? me demanda-t-elle en souriant.

Oui, je vais parfaitement bien lorsque je suis avec toi, pensais-je dans ma tête. Ca l’aurait sûrement rendue heureuse, que je lui dise ça. Mais sa présence refermait une autre cicatrice, profondément enfoncé dans mon cœur. Malheureusement, elle ne pouvait pas combler les deux blessures.

- En peu mieux… lui dis-je en embrassant son front.

Je remarquais alors la petite ride qui se formait entre ses sourcils lorsqu’elle était stressée, ou qu’elle se questionnait. Je la serrais alors plus fort dans mes bras de fers, caressant son bras nu.

- Et toi ? Je t’ai entendu crier tout à l’heure. Tu as encore fait un cauchemar ?

J’espérais qu’elle me raconte de quoi elle avait rêvé cette nuit. Ne pas percevoir ses pensées était vraiment horrible.

Elle semblait réticente à l’idée de me révéler son cauchemar, comme si elle aurait cru que j’aurais pu mal le prendre. Puis, son visage se ferma, ses traits paraissaient tendus.

- Je... En faite depuis plusieurs jours je voyais une jeune femme hurler que sa fille était bel et bien vivante et qu'elle était morte pour eux alors soit il l'acceptait, soit elle partait avec la petite... Chaque nuit l'homme lui répondait toujours la même chose, qu'il l'aimait plus que tout... Mais cette nuit... La jeune femme était à terre, plus aucune vie ne lui parvenait et l'homme hurlait son déséspoirs. Moi j’étais juste la spectatrice de ce cauchemar. Je tentais de lui dire qu'elle était morte, bien que je ne voyais pas leur visage mais d'un coup, l'homme révéla son visage et se fut toi que je vis, et la jeune femme à terre c'était moi... Un peu plus loin on voyait Romuald, rigolant avec Rosalie inerte dans ses bras et Maybel à ses cotés pleurant à chaudes larmes.

Bien que mon cerveau soit puissant, je mis un moment à comprendre ce qu’elle venait de me dire. Je réfléchissais, guettant le malaise qui viendrait à cou sur après avoir entendu pareil chose. Romuald… ce monstre avait anéanti ma famille, et celle que j’aimais. Il nous avait rendus fou, nous avions peur. Peur de ce qu’il avait bien pu faire à Rosalie et Maybel. Oui, car il l’avait enlevé elle aussi, cette toute petite fille à la peau laiteuse. Comment un homme pouvait-il faire autant de mal à son entourage ? Comment avait-il osé sans prendre à MA famille ? Qu’avait-il fait à Rose…
Puis, me répétant les aveux de Bella, je me posais une question ; elle avait dit…

- …Sa fille ? Je ne comprends pas… Elle faisait également partie de ton rêve ?

Je me répétais de nouveau ses paroles, examinant chaque phrase minutieusement. Elle avait parlé de nous également, nous qualifiant comme étant l’homme qui criait et la femme, sans vie à ses pieds. Mon cœur inanimé me paraissait lourd à porter, et je resserrais plus fort mon étreinte. Bella… morte ? Impossible… Tout bonnement imaginaire. Son rêve ne pouvait être la réalité !