Rêves doux contre cauchemard Affreux? [Edward Cullen]

La neige avait fait son apparition peu avant la fin de la semaine, remplissant de joie tous les habitants de Forks, sauf Bella, bien sûr. N’appréciant pas l’humidité, elle avait accueillit la neige avec une moue déprimée. Ses cauchemars n’arrangeaient pas les choses. Je m’efforçais de la rendre heureuse, et je savais que lorsque j’étais avec elle, tout devenait plus facile.
Il faisait sombre à présent, les nuages parsemaient le ciel de taches noires sur un fond bleu marine profond, rendant la couleur blanche de la lune parfaite. J’aimais regarder la lune, mais cela était devenu quelque chose de vraiment simple, comparé au spectacle qui se montrait devant moi.
Bella était allongé sur son lit, recouverte d’une fine couverture de couleur mauve. Elle était en travers de son matelas, comme si elle avait bougé pendant son sommeil. La lumière de sa lampe de chevet était allumée, et sa chaîne HIFI passait la mélodie que je lui avais écrite. Je l’avais imaginé vers le début de ma relation avec elle. Elle racontait l’histoire de notre rencontre, ainsi que l’effet qu’avait sur moi son parfum envoutant. Je n’avais alors pas joué du piano depuis bien longtemps, et ma mère, Esmée avait été heureuse que je recommence.
Je fermais la fenêtre doucement, veillant à ne pas réveillé la Belle aux bois dormant. Je marchais, fixant le visage de Bella, traçant tous ses trais dans ma tête, pour qu’il soit aussi parfait que dans mes souvenirs. Je m’assis à son côté, passant ma main froide dans ses cheveux, relevant quelques mèches folles au passage. J’aimais tellement la voir ainsi, elle paraissait si calme. Comme si les derniers moments de sa vie n’avaient jamais existé. Je baissais le son de la stéréo, laissant tout de même la musique envahir la pièce.

- Tu es si belle, mon amour, murmurais-je en caressant son visage.

Je replaçais les coins de sa couverture sur ses épaules pour qu’elle n’est pas froid au contact de ma peau glacée. Elle semblait si apaisée en cet instant…

Peu après mon arrivée, Bella commença à s’agiter dans son sommeil. Elle semblait en plein cauchemar, et son front était marqué de cette petit ride qu’elle avait lorsqu’elle était stressée. Je me redressais, fixant son visage angoissé. Je sifflais doucement, lui chuchotant de rester calme. Elle ne semblait pas m’entendre cependant, et elle s’animait de plus en plus, emmêlant ses longs cheveux bruns dans son dos et recouvrant sa peau d’un film transparent de sueur. Je posais ma main froide sur son front, voulant baisser sa température grâce à mon contact. Ses lèvres étaient entrouvertes, sa respiration était haletante, comme si elle avait courut le marathon juste avant. Puis, rejetant ma main violemment, elle cria mon nom. Sa voix en alerte me donna la chaire de poule et je sentais les cheveux de ma nuque s’hérissaient à l’entente de ses cris. Elle avait peur, et je ne pouvais absolument rien faire, si ce n’est d’attendre qu’elle se réveille.
Je la pris dans mes bras lorsqu’elle sursauta. Elle tremblait encore. Mais, de quoi avait-elle rêvé ? Bien sûr, je ne pouvais le savoir. L’accès à son esprit m’était totalement privé, me rendant à mon tour nerveux.
Elle leva son visage vers moi, et je remarquais la lueur de peur dans ses yeux noisettes.

« Bonsoir … Tu … tu es là depuis longtemps ? » me demanda-t-elle.

Sa voix trahissait la crainte que je ne sois, moi aussi, un rêve. Elle colla son corps au mien, attrapant au passage mon T-shirt, s’en servant comme déstressant.

« Promet moi de ne jamais partir loin de moi… Edward promets-le moi… »

Ses paroles me désarçonnèrent. Je resserrais mon étreinte, la berçant tout doucement, comme l’aurait fait une mère avec son enfant s’il s’était mit à pleurer pendant la nuit.

« Je te le promets ma Bella. Pourquoi partirais-je loin de toi ? »

J’embrassais le haut de son crâne, respirant son odeur à plein nez. Cela avait le don de m’apaiser. Je caressais le bras de Bella machinalement, essayant tant bien que mal de la rassurer. De lui montrer que j’étais avec elle.

Avant, je me disais que la vie ne vallait pas d’être vécu. Que l’éternité n’était pas faite pour moi. Quelque fois, je me répétais mentalement que, si Carlisle ne m’avait pas trouvé, ce soir où je mourais de la grippe espagnole, j’aurai vécu une vie beaucoup plus heureuse. Avec mes amis, et puis, la promesse que j’avais faite à mon père ; devenir un vrai soldat, comme il l’aurait souhaité. Mais maintenant, tout cela n’avait plus grande importance. J’avais trouvé, après un siècle d’existance, la personne la plus chère à mes yeux. Celle pour qui je me bâterais, s’il le fallait. Celle pour qui je vendrais ma vie, s’il le fallait. Elle était tout ce dont j'avais eu besoin pendant toutes ses années où je vivais en solitaire, dans l’ombre de mes frères et sœurs. Je m’étais dit que jamais je ne serais comme eux. Et pourtant, maintenant, j’ai quelqu’un à aimer, et à protéger. Ce dont je n’étais pas totalement capable, en cet instant. Je la voyais trop souvent se tordre de douleur pendant son sommeil. Lorsqu’elle criait mon nom, le peu de cœur qui me resté se réduisait en miette, se déchirait, littéralement. J’aurai voulut l’aider, la prendre dans mes bras comme je le faisais si souvent, lui dire que jamais je ne la quitterai. Que jamais, ô grand jamais, elle ne souffrirait lorsque je serais à ses côtés. Mais j’avais trahis ma promesse. Je ne pouvais pas l’aider, quand elle rêvait.

« Edward… j’ai si peur… Peur de te perdre… »

Des gouttes d’eau salée coulèrent le long de sa joue, laissant une trace de leur trajectoire sur sa peau blanche. Ces perles de tristesse qui signifiaient sa peur me rendait malade. Je n’aimais pas la voir pleurer. Surtout pour moi. Elle ne devait pas s’en faire pour moi. J’étais fort, plus fort qu’elle. Elle aurait du s’inquiéter pour elle, pas pour moi !

« Ne dit pas ça Bella. N’ai pas peur… lui chuchotais-je à l’oreille. Je la berçais, effleurant d’un doigt la perle qui roulait sur son menton. Elle semblait si triste, si peinait à l’idée de ne plus me voir.
- Je serais toujours là pour toi, ne pleure pas… »

Je posais ma joue froide et dure sur sa gorge, me délectant de son parfum magnifique. Je ne voulais pas qu’elle soit triste pas ma faute. Je voulais la voir sourire, qu’elle soit juste heureuse. Il ne fallait pas qu’elle s’inquiète.

« Pourquoi penses-tu que je partirai ? Jamais je ne ferais une chose pareille, tant que tu as besoin de moi. »

« Chaque nuit c’est pareil je te vois attaché, impossible de te défaire des liens de fers, moi tentant en vain de t’aider puis Romuald m’attaquant devant tes yeux et … »

Elle ne sut pas finir sa phrase, la peur la paralysé. Je ne savais que faire pour cesser ses cauchemars de venir la hanter chaque nuit. Elle semblait si faible, si fragile face à ce genre de chose. Mon monde n’était pas fait pour le sien. Si seulement j’avais suivit mon intuition…
Je chassais ses pensées de mon esprit, écartant l’idée de la laisser seule sans défense. Jamais je ne pourrais faire une telle chose.
Elle me regardait, plongeant ses iris bruns dans les miens dorés. Ses yeux étaient humides, elle s’empêchait de pleurer. Elle n’avait jamais aimé ça.

« Ce ne sont que des rêves, ma Bella, dis-je tout en la berçant encore. Ils ne se réaliseront pas. Je te le promets. »

Je fixais son visage éclairé par la lumière de la lune. Dehors, le vent soufflait faiblement, faisant danser les branches des arbres. Dans mes bras, Bella s’agrippait à moi, comme si elle avait peur que je m’envole.

Le contact de ses lèvres douces contre les miennes gelés me fit l’effet d’un électrochoc, comme à chaque fois que l’on s’embrassait. Cette sensation – quelque chose d’inégalable – me rendais fou. J’avais l’impression d’être dans un autre monde ; rien qu’elle et moi, ensemble. Le sourire que j’aimais tant s’afficha sur son visage pâle, la rendant plus belle que jamais, même ses cheveux en batailles la rendaient parfaite.
« Je sais mais j’ai peur de te perdre… Ou pire; d’être loin de toi. » Être loin d’elle était insupportable, inimaginable. Pour rien au monde je ne partirais en la laissant derrière moi. Elle était toute ma vie, et je n’accepterais pas que quelqu’un me la prenne. J’avais passé tellement d’années à l’attendre…
Se recouchant sur son lit, elle m’allongea près d’elle. Son corps tout entier se colla à moi, voulant un peu de réconfort. Elle frémit un bref instant ; geste dut à ma peau glacé contre la sienne beaucoup plus chaude. M’emparant de sa couverture, je la déposais sur nous. Cela m’avait toujours perturbé, le fait qu’elle ait froid lorsque j’étais près d’elle. Pourquoi donc fallait-il que j’ai la peau glacée ?

« Comment va Alice ? » Bella s’inquiétait beaucoup pour ma « sœur », Alice. Après avoir officialisé notre relation, elle avait été tentée de devenir amie avec Bella. Aillant eut une vision de se futur, elle était sûre que son désire se réaliserait.
Alice n’avait pas vécu une très jolie période. Après avoir enlevé Rosalie, Romuald s’en était prit à Maybel – fille adoptive d’Alice, juste devant ses yeux, par le simple biais d’une illusion. Cela avait rendu toute ma famille folle de rage.
« Je suppose qu’elle s’en ait remit. Elle fait beaucoup plus attention à ses filles, et à Jasper. Souvent, ça finit en mal de tête horrible, juste parce qu’elle se force à avoir des visions. » Il est vrai qu’elle ne s’était jamais autant forcé à avoir ses visions du futur, juste par simple précaution. Après, ses images étaient beaucoup moins nette. Elle ne voyait pas l’essentiel. « Et toi, comment te sens-tu ? »