Un brouillard pour une nouvelle arrivante... [Libre]

Forks, quelle destination étrange pour un nouveau départ, s’en est même déroutant. C’était le choix de ses parents, ou plutôt de sa famille recomposé. Mais à Miami ou partout ailleurs, le problème restera le même. Malheureusement. Changer de rue, de lieu d’étude, de village, d’état, ou même de pays ne changerait rien à la destinée de Jaden E Lewis qui est vouée à l’enfer. Son problème c’était l’autre, celui qui partageait son antre, l’antre de l’enfer.

L’Américane s’était levée assez tôt ce matin là, le déménagement avait été rude, et l’adaptation à son nouvel environnement n’était pas facile. Premier jour dans cette nouvelle ville. Jaden Elianora Lewis s’était levée la première, et se dirigea avec quelques difficultés dans sa salle de bain dans le brouillard du matin. Apparemment ce n’était pas seulement son esprit qui était dans cet état… Le temps n’avait pas l’air très ensoleillé dans ce hameau. Après s’être rendue à peu près présentable, elle descendit dans la cuisine pour se chercher un petit déjeuné. Bien entendu, il n’y restait que des brides de repas de la veille. Pour rassasier sa faim, elle dut se résigner à visiter Forks.

Après être montée à pas de loup pour chercher ses affaires, Jaden sortit dans la rue à la recherche d’une quelconque épicerie ou boulangerie. La rue semblait déserte de si tôt matin. C’était totalement différent de sa ville d’origine : Miami. La ville était tout le temps éveillée, alors que Forks semblait se tordre dans sa douleur… Déchiré par le vide, la solitude. Une solitude que Jaden connaissait bien, et qu’elle n’avait pas l’intention de changer. Les maisons se ressemblaient tous, et les chemins aussi. Bien que Forks était une petite ville comparé à Miami, il était aisé de s’y perdre quand on ne connaissait pas totalement l’endroit.
Il fut aisé de trouver le centre ville même avec le brouillard connaissant la direction initiale, mais Jaden dut tourner en rond pendant quelques temps avant de trouver une petite boulangerie. Entrant dans la plus petite boulangerie que la petite Elianora Lewis avait vue. Certes, la boutique était charmante et joliment décorée avec des petites gâteries qui mettent l’eau à la bouche, mais Jaden n’en avait rien à faire à ce moment précis. Sans intonations de gaieté, commandant un simple croissant qu’elle paya immédiatement avec son argent de poche avant de repartir sans un mot de gentillesse.

Une fois dans la rue, la petiote préféra ne pas rentrer chez elle, de peur que le monstre soit réveillé avant sa mère. Jaden vogua dans les ruelles du centre qui commençaient tout doucement à prendre vie, et ce fut à l’écart de toute cette agitation que Jaden s’assit sur un banc. Il se trouvait dans la grande allée de Forks, et assise en tailleur, elle avala son croissant, se protégeant du vent qui avait remplacé le brouillard. N’ayant que des vêtements pour des chaleurs exubérantes, elle ne put s’empêcher d’avoir quelques spasmes crée par ce vent. Plutôt mourir de froid que de rentrer dans ce que l’on nomme généralement maison. Bien que la définition de l’endroit sûr n’ait aucun sens dans ce cas…

« Jeux interdits ou jeux dangereux, voilà bien ce qui m’attire… »

Je n’ai jamais vu mission plus horrible que celle-là… Je disais quoi il y a une semaine ? Ennuyeuse. Ah ah… rire jaune. Cette mission est un calvaire, Forks est détestable, et cette famille me donne des envies meurtrières… Et cette bibliothèque… ce métier pour une vampire de mon genre c’est du masochisme… Comment supporter ces odeurs juvéniles tellement alléchantes, sans y goûter ?
Je vendrais mon âme au diable pour ne pas être celle qui a hérité de cette mission, seulement voilà ça fait déjà bien longtemps que je n’ai plus d’âme.

Mon problème est simple, les Cullen sont des courants d’air comme s’ils avaient compris pourquoi j’étais là, comme s’ils savaient ce que je venais faire à Forks. Ils prévoyaient mes coups à l’avance, savaient quand j’avais prévu telle ou telle chose, c’était comme s’ils étaient dans ma tête. Ça me rendait folle… Mais jamais je n’abandonnerais, plutôt crever que de me déclarer vaincue. Il y aurait bien un moment où ils relâcheraient leur attention, il y avait bien une faille dans leur système. Et ça j’étais douée pour les trouver.

Cette réflexion ne me détendit pas pour autant, j’étais très à cran. La gorge asséchée me picotait et réclamait son dû. J’en avais assez, aussi de parcourir des kilomètres pour chercher à satisfaire ma soif, alors qu’à Volterra le repas s’invitait de lui-même… Les Volturi avaient la vie facile, y’a pas à dire… Mais actuellement personne ne se demandait où j’étais, car là-bas, on savait que j’existais, mais on ne savait pas vraiment qui j’étais. Peu de personnes étaient capables de mettre un nom sur mon visage, c’était ma capacité à me fondre dans la masse. Et puis j’en profitais pour récolter les histoires pas si innocentes des couloirs de Volterra, personne ne se méfiant de moi.

Une rue peu fréquentée dans Forks ? Adjugé, c’est pour moi. Une fille sur un banc au parfum envoûtant ? Idem, c’est une exception. Mais une fois repue, je me sentirais beaucoup mieux et prête à affronter de nouveau cette mission qui commençait franchement à me courir sur le haricot. Mais j’allais m’amuser un peu avant.

- Bonjour… fis-je en m’asseyant à côté d’elle.

Puis après un moment de silence je repris :

- Puis-je te proposer un jeu ?

J’avais finis depuis quelques temps mon petit déjeuné improvisé sur un banc, à présent je recherchais à réchauffer mes pauvres mains qui avaient servit pour que je puisse déglutir mon petit pain. Le vent était rude, et ma petite veste n’était pas assez chaude pour permettre à mes doigts de rester simplement dans la poche de ma veste. Mais avant que je ne me décide à faire quelque chose j’entendis une voix à mes côtés, je sursauta avant de voir que je n’étais plus seule.

« Heu… Bonjour »

Ce sont les seuls mots que je pus articuler, par ce froid et par surprise. Je me permis de détailler la fille blonde, son teint était relativement pâle, ses yeux renfermé dans un noir profond. Elle était d’une vraie beauté, et ne craignait apparemment pas le froid comme j’étais en train d’en souffrir, quelle chance. Après tout ça m’apprendra d’avoir vécu dans un endroit chaud toutes mes années durant. Il avait fallu qu’on déménage ! Et soit disant à ‘cause’ de moi, blasphème ! De peur que je ne raconte quelque chose, de peur de perdre toute la reconnaissance qu’ils avaient des autres personnes… C’était au moins ce minimum qu’ils devaient me laisser, mais non ! Ils m’avaient emmenée loin, et sûrement allaient ils attendre que je batte de mes propres ailes pour repartir en Floride sans moi. Ce ne sont que des manipulateurs…

Perdue dans le froid et ma pensée, j’avais totalement oublié la personne qui siégeait à mes côté pour en revenir à mes doigts. J’avais le sentiment que les bouger d’un seul millimètre les ferait sans doute craquer et tomber au fond de ma poche comme un glaçon que l’on craquerait. Le froid avait envahit ma main, et c’est difficilement que je bougeai l’extrémité de mes stalactites (mes doigts en l’occurrence). Je décidai de les mettre plus près de mon corps, dans ma veste, mais ce fut encore avant de faire quoi que ce soit que la même voix attirante et mystérieuse me parla.

Je n’y compris rien, mais absolument rien du tout. Cette femme devait avoisiner les 25 ans, et j’en avais facilement 10 de moins, et elle voulait me proposer un jeu ? De part son look, je me serais déjà attendu à ce qu’elle soit hautaine, et qu’elle me vouvoya, mais non, elle me tutoyait et me proposait… Un jeu ? Je dus ciller mes yeux de surprise et du laisser un long moment de silence pour essayer de recomposer mentalement la phrase qu’elle avait prononcé. Après tout la petite brise avait pu déformer ses mots, non ? Vraiment ? Il faut bien pourtant que je trouve quelque chose de logique là dedans. Bref, tout en mettant mes bras dans la veste, je me tourna de telle sorte à ce que je sois en face d’elle et je la regardais étrangement avant de lui adresser quelques mots.

« Un jeu ? Quelle sorte de jeu ? »

Réponse normale et banale. Au moins je saurais si mes oreilles ont bien compris de quoi il en retournait. Mais si c’était un jeu qui pouvait s’avérer intéressant, j’accepterais sans doute, après tout je n’avais aucune envie de rentrer chez ‘moi’, et rester ici à me transformer en sculpture de glace, non merci. J’espérais un instant même que ce jeu allait pouvoir me réchauffer un peu. Mais c’est lorsque j’eu cette petite once d’espoir que l’ambigüité de la femme proposant un jeu me revint en mémoire. Qu’attendais elle de moi réellement ?

Le froid… Il y a bien longtemps déjà, que je ne sais plus ce que sais. Mon corps mort ne ressent plus la température de la même manière, j’avoue que c’est l’avantage. La jeune fille à côté de moi est transie… Ce n’est pas intéressant de faire un jeu si elle n’est pas à l’aise, alors je lui prête mon long manteau noir. L’intérieur est doublé de laine, mais ce n’est pas pour ça que je me le suis fait offrir. C’est une pièce unique et intacte d’une collection de 1930, autant dire que ça doit valoir une fortune… Ce prêt pour cette jeune fille est ma première erreur, mais je ne le saurais que lorsque j’aurais perdu à ce jeu stupide…

Bien sûr, je vois bien sa mine surprise, après ma question. Ah mais que voulez-vous, je suis restée une grande gamine, je rattrape le temps perdu à chaque année de mon éternelle vie. Sur le coup, j’eus peur qu’elle se sauve. Non vraiment, j’aurais loupé une occasion de m’amuser un peu. A Volterra, j’ai beau en vanter les mérites depuis le début et la comparer à Forks, mais là-bas mes congénères ne pense qu’à leur image. Ils essaient tous de s’écraser les uns les autres pour être les favoris des Trois. Essayer de proposer un jeu, là-bas, quatre-vingt-dix-neuf pour cent de chance pour qu’on vous le refuse.

Lorsque pourtant elle me répondit, un sourire ravi se dessina sur mon visage. Très vite, je formule dans ma tête les règles d’un jeu de mon invention. Pas de jeu « chat et souris », pas de « celle qui courra le plus vite », pas de jeu de rapidité… Non il faut un jeu qui ne fasse pas de ma nature de vampire, un avantage, sinon il n’y aura pas de défi, or c’est ce que je cherche.

- Alors, voyons le trivial pursuit tu connais ?

J’avais découvert ce nouveau jeu mortel, lors d’une de mes missions en France, mais à l’époque j’avais triché… On avait mis en jeu chacun de notre côté des informations confidentielles, alors forcément…

- On va faire un peu pareil, sauf que les questions porteront sur notre vie. C’est un moyen de faire connaissance…

Tss tu parles, faire connaissance… Qu’est-ce que j’invente pas pour pouvoir m’amuser. Ce jeu est ma deuxième erreur, et ça je vais m’en rendre compte très vite.
Ce qu’elle ne sait pas, c’est que si elle perd, elle n’aura plus jamais l’occasion de faire quoi que ce soit. Ce que je ne sais pas encore, c’est que j’ai autant de chance de perdre qu’elle.

- Par exemple, je peux te demander de deviner mon prénom ou mon boulot… Bien sûr on a le droit à trois indices par question, sinon ce n’est pas drôle… ça te va ?

Je suis en train de m’engager dans un truc foireux, et ça non plus je ne le sais pas encore… Je suis en train de faire erreur sur erreur, et si je perds, je devrais m’abaisser au niveau des végétariens pour tenir.

- Au fait comme le jeu n’est pas commencé, je peux te dire que je m’appelle Alina. Les prénoms ne sont pas faciles à deviner. Je te laisse te présenter et si tu es toujours partante, tu n'as qu'à commencer…

Dans l’attente d’une réponse à ma question, je la vis enlever ma veste. N’avait elle pas froid avec ce vent ? Je fus ahurie de voir qu’elle me prêtait sa veste, elle n’était sans doute pas frileuse, et mon attitude semblait vouloir la pousser à me prêter son beau manteau. J’écarquillai les yeux avant de prendre ce manteau de laine, sans remord avec ce froid.

« Merci… Mais n’as-tu pas froid ? »

Ce sont quelques paroles que j’ai réussi à prononcer, malgré mon étonnement. En enfilant le manteau, je m’attendais à ce que la chaleur de la laine me réchauffa immédiatement, mais ça ne fut pas le cas. Sans doute que la femme venait de sortir de chez elle pour que le manteau soit froid, comme s’il n’avait jamais été revêtue. Tant pis. Je me remuais alors dans ce manteau pour que la laine prenne rapidement ma chaleur et la diffuser tout le long de mon corps. Lentement je sortis mes mains de leur cachette pour les mettre dans les poches de la veste. Impressionnant, le manteau me réchauffait quasiment immédiatement alors que ma pauvre petite veste avait échoué à cette tâche en beaucoup plus de temps. Je me retiens de demander où elle l’avait acheté, ça ne se fait pas…

« Je dois dire que c’est un très joli manteau… Et qui réchauffe bien plus que le mien.»

Petit humour personnel qui témoignait que le froid commençait à me quitter. Bientôt ça ne serait plus qu’un mauvais souvenir qui réapparaîtrait quand je devrais rendre ce manteau à l’inconnue. Après tout, les mauvais souvenirs ne reviennent pas tous à la surface ? C’était mon point de vue qui n’était sûrement pas prêt de changer.

Lorsque l’inconnue énonça le jeu de trivial poursuite, je n’avais aucune idée de ce qu’était ce jeu. J’espérais qu’elle explique les règles sans que je ne fasse aucune remarque, et la chance fut de mon côté. Malheureusement elle ne donna pas d’exemple précis, ce qui m’aurait permis d’encore mieux comprendre. Une chose me chagrinait dans ce jeu, c’était que l’on devait se dévoiler, et ça n’était pas dans mes habitudes. Il était aisé de voir que je venais d’arriver en ce lieu, que je n’étais pas assez âgée pour travailler. Que pouvais-je lui faire deviner ? C’était avec cette interrogation que j’avais en tête que je lui répondis à Alina

« Tu as fais concession de ton prénom, je te fais grâce du mien. Je me nomme Jaden. Par contre je dois avouer que je ne connais pas ce jeu, mais les règles ne sont pas si difficiles à comprendre que ça apparemment. Mais pour être sûre que j’ai bien assimilée, peux-tu commencer ? »

- Non je n’ai jamais vraiment froid…

Je n’ajoutai rien, que lui dire d’autre ? « Ecoute, en fait je suis une vampire sanguinaire, et là en gros t’es en train d’écouter les règles d’un jeu pourri et si tu perds, je bois ton sang… A part ça tout va bien… »
Non sérieusement… Et puis, je pense qu’elle n’attendait pas d’explications spéciales.
Elle fit une remarque sur mon manteau et je ne pus cacher ma fierté. Je n’allais pas avoir honte de profiter des belles choses de la vie maintenant que cela m’était possible… Volterra allongeait la monnaie, je n’allais pas refuser…

Elle se présenta. Heureusement parce que si elle avait essayé de me faire deviner son prénom, et bien je partirais déjà avec un point en moins. J’étais déjà en train de me rendre compte des failles de mon jeu, mais n’était-ce pas pour cela que je l’avais choisi ? Pour ne pas connaître à l’avance l’issue de ce jeu, pour avoir réellement à cœur de relever un défi. Certes l’enjeu en était particulièrement spécial, je me serais même qualifiée de psychopathe à imaginer une telle mise en scène… Et puis pourquoi pas après tout ?

Je n’avais jamais entendu son prénom auparavant. Des Jade, des Eden, oui mais un mélange des deux non… Ce n’était pas commun mais ça sonnait plutôt bien. J’aimais bien son prénom et ce n’était pas bon pour moi, on ne s’attachait pas à une victime potentielle et pour cause…
Je lui laissais la main et elle me la rendait, bon et bien commençons alors… Il me fallait quelque chose de banal, mais pas trop difficile à la fois. Quelque chose d’établi, de simple qui lui donne l’illusion et surtout l’envie de poursuivre.

- Alors, essaie de trouver de quel pays je suis originaire. Tu peux donc me poser trois questions, n’importe lesquelles sauf celle que je viens de te poser bien sûr, pour t’aider… Tu as le droit à disons… deux essais. Voilà !

Mon pays était assez connu, je voyais déjà quelques indices qui permettaient de faire le tri parmi la foultitude de pays existants. Elle n’aurait sans doute pas trop de mal pour commencer, je ne sais pas.

Alina me surprit en ayant une réponse si abrupte et définie sur la sensation de froid. Certes elle n’était peut être pas du tout frileuse, mais à ce qu’elle ne ressente pas du tout le vent frais qui me fait frissonner rien qu’en y pensant. Soit, je n’aborderais plus le sujet étant donné qu’il n’y avait semblait il rien à rajouté sur le sujet.

Même si je n’avais plus froid grâce au manteau d’Alina, je ne pus m’empêcher de me recroqueviller le plus possible dans la veste pour que le vent ne puisse plus du tout m’atteindre. Ce n’était plus le froid réel qui m’embêtait, mais la sensation de froid que j’avais en observant ma partenaire de jeu. Certes c’était une chose totalement débile et incongrue.

Pour le jeu, je lui avais laissé la main, j’avais bien fait sinon j’aurais donné trois indices de mon choix alors qu’apparemment c’était à celui qui devait deviner qui devait poser ses questions. Il est vrai qu’il est difficile de suivre le raisonnement d’une autre personne qui n’était pas forcément la même que l’autre. Mais cette réflexion sur une potentielle autre règle du jeu était pas la bienvenue, il fallait que je médite sur le pays d’origine d’Alina

Je supposais que les US n’étaient pas son pays natal, sinon elle n’aurait pas tourné cette question ainsi, elle n’aurait même pas osé poser cette question tant la réponse était flagrante. J’essayais de l’établir vis-à-vis de Tout d’abords il fallait trouver le continent. J’excluais l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud où le teint me clarifiait clairement qu’elle venait d’un tout autre continent. Il restait Amérique du Nord et quel était donc l’autre continent ? Ha, oui l’Europe. J’étais déjà beaucoup plus avancée que si je ne partais de rien. Il était alors temps d’utiliser un ‘Jocker’ pour être totalement certaine de la réponse. J’avais le droit entre ‘Tu viens d’un pays d’Amérique du nord ou d’un pays d’Europe’ Ca aurait été plus simple, c’est pour ça que je décidais de me lancer intérieurement un défi : Lui poser des questions où elle avait à répondre que par oui ou part non. Ca allait pimenter le jeu !

« Je vais m’aider d’un premier indice : Viens-tu d’un pays d’Europe ? »

J’avais choisis de demander pour l’Europe, car elle semblait venir d’un pays riche vu ses vêtements, et si on excluait les US et l’Asie, les puissances mondiales et donc les personnes qui vivent sereinement étaient des pays d’Europe. Coup de bol ou non, et si j’avais une réponse négative, je supposerais sans utiliser d’indice qu’elle serait de l’Amérique du Nord, peut être le canada ?

En se basant sur les clichés, mon pays n’était pas si difficile à trouver. C’est vrai que si j’étais née en Inde, certes de mes parents italiens, et bien les clichés ne l’auraient pas aidée. En fait, j’avais peur qu’en lui mettant la barre trop haute, elle refuse de continuer mon petit jeu.
Je m’efforçais de ne pas trop accorder d’attention à son parfum. J’avais l’habitude de par mon statut de côtoyer les mortels sans céder à mes instincts primaires. Je n’étais pas un animal.

La jeune fille tremblait encore sous mon manteau. Et beh, heureusement que je n’avais pas pris mon blouson de cuir cintré… Moi qui était vêtue d’un simple gilet émeraude, j’aurais encore pu l’enlever et n’être plus vêtue que d’un simple haut de satin bleu. Mais sans doute aurait-elle eu trop de soupçons et là j’aurais dû mettre fin à ce jeu. Pourquoi attacher autant d’importance à ces jeux interdits ? Mon ennui devenait sans doute trop prenant.

Je l’observais dans sa recherche. J’aurais presque pu deviner le cheminement de sa réflexion. En même temps, même s’il existait bon nombre de pays, ma question ne permettait en aucun cas de partir en dehors de la géographie. C’était amusant d’ailleurs, moi qui haïssait ce domaine de la culture, commençais par une question de ce thème. Mais j’aimais mes origines, ça faisait contrepoids dans la balance et puis même si j’aimais comprendre les choses, je n’étais pas obligée de chercher à me comprendre moi-même. D’ailleurs valait mieux éviter.

Premier indice, j’esquissai un sourire. Elle était futée.

- Oui, je viens d’un pays européen.

Le continent européen comportait un assez grand nombre de pays, mais le mien faisait partie des plus connus. Et puis au fond, il lui restait encore deux indices à utiliser.

Spoiler:

Un indice était tombé, je n’en avais plus que deux, mais la réponse du premier indice était plus qu’encourageant. J’avais éliminé la moitié des pays du monde, et ceci au minimum. Ma malchance dans cette hypothèse était que l’Europe était l’un des continents les plus divisés au niveau des pays. Il devait en avoir une vingtaine. Certes en Afrique il y en a plus, mais ce continent était l’un des premiers à être éliminer.

Dans l’histoire que je connaissais dans ce pays, était la guerre mondiale. Même si nos cours avaient plus accès sur la guerre contre le Japon que ce qui ne se passait en Europe (c’est vrai après tout, chaque pays veut démontrer sa force à leur citoyen !). Mais chaque historien dut raconter comment cette guerre à commencer, même succinctement. C’est pour ça que je savais qu’il y avait deux Europe. Peut être même que la rivalité était toujours de mise. Il y avait l’Europe de l’Ouest, et l’Europe de l’Est. La première étant plus riche que la seconde. D’ailleurs les puissances mondiales venant d’Europe ne venaient que de l’Ouest.

Pour entreprendre un voyage jusqu’en Amérique, je supposais qu’il faille être dans un pays plutôt riche. Après tout les mexicains ne pouvaient même pas se permettre de dépasser la frontière des USA, alors des russes franchir les frontières américaines ? Premièrement (sauf s’ils sont de la mafia, ce que j’excluais Alina de l’être car se perdre dans Forks…) le prix du voyage serait abominable, et autrement les mœurs faisaient que l’Europe de l’Est et les USA ne s’entendaient que superficialement.

Un autre indice me faisait penser à l’Europe de l’Ouest : La sonorité de son prénom. Il n’avait pas la sonorité des européen de l’est avec beaucoup de « k » et d’autres choses de ce genre. Il était fluide et appréciable, je supposais des origines plutôt latines, eux qui aimaient bien les voyelles

« Tu viens d’Europe de l’Ouest »

Ma phrase sonnait comme une affirmation, je ne savais donc pas si cela conterait dans les indices, mais pour moi c’était le cas. Bien entendu je n’avais pas par cœur la limite de l’Europe de l’est et de l’ouest, je pouvais bien me tromper d’une frontière en plus ou en moins.

Quelque soit la réponse, je savais que la prochaine question que je devais donner ne concernerait pas vraiment la géographie, loin de là. J’avais zoomé au maximum de mes connaissances sur l’Europe qui n’était qu’historique. Le prochain indice était dut au hasard. Regardant les maisons qui semblaient vides en face de moi, je me demandais ce que je pourrais bien demander, et ce ne fus qu’en me mouvant que je me rappelais de la veste que Alina m’avait prêtée. Elle était chaude, mais surtout d’une finition exceptionnelle et d’une qualité supérieure.

« Ton pays est adepte de la mode ? »

Spoiler:

Je la laissai réfléchir tout en laissant mon esprit divaguer. Que me ferait-elle deviner ? A première vue, elle n’était pas de celles qui se confiaient aisément, ça se voyait tout de suite. C’était un atout surtout en tombant sur des psychopathes dans mon genre. Oui je me classais un peu dans cette catégorie, car au lieu de me nourrir simplement comme n’importe quel vampire, moi je proposais un jeu à visée macabre. Certes les apparences ne laissaient rien deviner, mais quand on savait que je n’avais d’autre raison de vivre que celle de servir Aro, on pouvait comprendre quelle personne j’étais.

Je redirigeai mon regard vers la jeune fille lorsqu’elle reprit la parole, une affirmation à laquelle je ne répondis pas. Vu que j’étais vêtue avec luxe, je ne dirais pas goût. J’estimais que chacun avait ses goûts, bien que ce que je portais avait ce côté chic et classe qu’on remarquait aisément. Elle avait raison, cela dit j’aurais pu également faire partie de la haute société d’un pays de l’Est. Mais n’avais-je pas dit que cette question avait son côté de simplicité ?

La question suivante m’arracha un sourire. La réponse se lisait sur mon visage. Quelle chance j’avais eu de naître dans un pays où l’une des villes se disputait le titre de capitale de la mode avec Paris. Paris… J’y avais littéralement dévalisé les boutiques il y a un demi-siècle, lors d’une mission. On m’avait d’ailleurs fait remarquer l’exagération de mes dépenses à mon retour…

- Oui ! De grandes marques y ont même été créées.

Cette fille m’épatait dans un sens, discrète mais efficace. Elle possédait une culture plutôt riche, c’était vraiment dommage que j’eus envie d’en faire mon repas.

Lorsque j’eu posée ma question, il était aisée d’en connaître la réponse. Le visage d’Alina avait parlée pour elle, mais sa voie douce avait confirmée la version de son visage. Et j’eu le droit à un petit bonus qui pouvait m’aider un petit peu plus, bien que ça ne fus pas le cas. Je ne connaissais pas assez les marques pour savoir d’où venaient quelle marque. Mais c’était gentil de sa part. Maintenant j’avais le droit à deux réponses. C’était ma veine car je ne connaissais que deux pays où il y avait des défilés de mode. Il n’était pas idiot de supposer que l’endroit où des défilés s’effectuaient était la capitale de ces marques. Or je n’avais que deux noms de villes où j’avais entendu qu’une telle chose arrivât en Europe : Paris et Milan.

« Tu viens donc de France ou d’Italie »

Un point ou zéro n’était pas important, enfin tout dépend combien de point il fallait comptabiliser pour vaincre ou non. Après je pouvais lui laisser la victoire, ça n’était pas important pour moi. Surtout qu’il n’y avait pas d’enjeu. Du moins je le pensais.

En attendant une quelconque réponse je pensais déjà à tout autre chose, qui n’était pas des moindres. Que pouvais-je faire deviner à cette femme pour lui laisser tout autant de choses que moi, sans pour autant lui apprendre grand-chose de mon caractère. C’était un dilemme. Un sujet pouvait alors être possible en partant du même principe qu’Alina, mais il n’était pas sûre que ça soit aussi simple qu’elle, mit à part si elle connaissait les différentes caractéristiques des Etats de la première puissance mondiale. Il fallait que je trouve quelque chose d’autre.

Je ne pouvais pas parler de ma famille sans risquer d’être découverte, ni même du lycée où je n’avais pas encore mis les pieds. Mon âge serait trop simple à deviner, du moins c’était un avis. Plusieurs aspects informels de ma vie passèrent en revue sans que je sois complètement satisfaite. Après tout Alina m’avait fait grâce d’un point (je ne le savais pas encore, mais il y avait peu de chance pour que je tombe à côté), je devais lui faciliter la chose pour qu’elle aussi arrive à prendre la balle dans son camps. Au moins pour la remercier de me faire passer mon temps qui me paraissait long et pour m’avoir aidé à me tenir au chaud. C’est en pensant à cela que me venait une idée. Elle me faisait passer mon temps, or elle pouvait deviner mon passe temps lorsque je n’étais pas en train de me frigorifier dehors. De plus mon loisir était une chose qui était vraiment international. Chaque jeune au moins avait un MP3 ou un baladeur, qui n’avait jamais allumé un poste radio pour écouter de la musique ? D’autant plus que je jouais à la guitare. Certes si elle choisissait cette optique, trouver simplement que j’étais fan de musique était Amplement suffisant.

« C’est à toi maintenant de deviner quelque chose. Mais n’ayant pas beaucoup d’idée, je te laisse deux solutions : Soit connaissant bien le territoire américain tu choisis de deviner l’état dont je viens. Il est connu mondialement ça devrait être facile… Ou tu devine mon loisir, qui est planétaire pour beaucoup de jeune. »

Sans m’en rendre compte sur le coup, je lui avais déjà donné des indices, tant pis pour moi, elle aura plus de facilité et ça s’arrêtera là.

Un grand sourire allumait mon visage. Mais n’aurais-je pas dû plutôt m’inquiéter de savoir qu’elle avait déjà un point ? Non puisque c’est ce que je voulais… Je n’étais pas très logique, au final on se demandait si mon ennui primait sur ma soif.

- Exact, d’Italie plus précisément.

A moi. Je ne pensais pas à vrai dire qu’une fois dans le rôle de la chercheuse, j’allais me retrouver dans le plus grand désarroi. Finalement ce n’était pas aussi simple, une fois lancée. Je me mordis la lèvre songeuse. Elle n’aurait pas dû me laisser le choix, maintenant j’hésitais. Et lorsque j’aurais choisi, sûrement je regretterais de ne pas avoir pris l’autre solution.

Pesons le pour et le contre.

Ses origines. Pour, il y avait quoi, cinquante Etats ? En posant les bonnes questions, ce ne devait pas être si difficile. Surtout en éliminant celui dans lequel on se trouvait et ceux que je ne connaissais pas vraiment, puisqu’elle avait parlé d’un Etat connu dans le monde. Contre, je détestais la géographie, bien que mon boulot me fasse énormément voyager.

Son loisir. Pour, elle avait déjà mâché un bout d’indice, et puis c’était une façon d’en apprendre un peu plus sur elle. Contre, j’avais deux cents ans, je n’avais pas vraiment évolué avec les jeunes des époques. Mes missions jusqu’à maintenant avaient toujours porté sur des gens ayant plus de la vingtaine.

- Bon ton loisir alors.

C’était ma manière de trancher, si je continuais à choisir, on resterait là sans que je sache quoi prendre.
Maintenant il me fallait trouver un indice. Moi j’étais une raide dingue de la mode, mais elle ne semblait pas être addict à ça. Que faisaient les jeunes en dehors des cours ? Il y avait des sportifs, ceux qui faisaient parti de divers clubs, alors peut-être…

- Est-ce qu’il s’agit d’un sport ?

J’étais meilleure arbitre que joueuse. J’avais arbitré des parties échecs, c’était très intéressant. Quand je jouais, je trichais. Mais j’avais établi les règles de telles sortes que je ne puisse même pas tricher.

Il était aisé de savoir que j’avais réussi à obtenir un point de part le visage d’Alina, il n’était non pas moqueur mais simplement amical, et ses paroles qui suivirent me le confirmait. En même temps il n’était pas si difficile de situer géographiquement un pays d’origine tant qu’on avait le droit à quelques indices et un peu de chance.
Inconsciemment je me blottis contre le dossier du banc pour sentir mieux la veste qui m’avait donné le dernier indice, celui de la ‘victoire’. La veste était très confortable et tenait chaud. Je savais que j’aurais du mal à m’en séparer lorsque le jeu serait fini. Et maintenant je supposais que ma partenaire de jeu était une fervente admiratrice de mode, vu la veste qu’elle m’avait prêté.

J’attendis emmitouflée dans cette veste en laine, le choix que je laissais à Alina. Instinctivement j’aurais dit qu’elle allait prendre mon loisir comme but. Cela la rapprocherait plus de moi qu’un potentiel état qui ne joue pas dans ma culture. Après tout elle connaissait mon pays, et c’est suffisant pour connaître la culture d’une personne. Mon instinct s’était révélé exact, elle devait donc trouver quel était ma passion. C’était très vaste, et aller jusqu’à chercher mon instrument était impossible avec si peu d’indices.

Je me demandais quel était alors le moyen de déduction de Alina pour qu’elle puisse trouver la ‘Musique’. Personnellement je ne savais même pas par où commencer, après tout elle m’avait laissé un sujet simple où il fallait simplement Zoomer pour arriver à une quelconque réponse correcte. Alors que je jetais Alina dans un pure inconnu avec aucun point de départ, mais après tout il fallait bien trouver un commencement.

Personnellement je n’aurais jamais trouvé qu’Alina pouvait reporter mon loisir sur un sport, simplement parce que je partais de la réponse, j’avais donc une sensation d’aller à l’envers. Je pris le temps de réfléchir un moment pour m’assurer qu’aucun pays n’attachait la musique comme un sport. Après tout, tout était possible, non ? C’était comme la France qui avait rattaché le jeu d’échecs comme un sport. Ils étaient bizarre ces Français pour ce choix pas très logique…

« A ma connaissance ce n’est pas un sport, loin de là. »

C’était vrai que je n’avais pas trouvé aucun pays qui avait pour l’habitude de prendre la musique pour un sport. Même pas en Afrique où ils jouaient pour moult occasion. J’hésitais un moment à ajouter une petite indication, mais je me retins. Si je rajoutais ‘Mais l’on peut l’utiliser dans certain sport’ ça allait plus la perturber qu’autre chose à mon point de vue.

Spoiler:

Je me rendais compte maintenant à quel point, je pouvais inventer des jeux vraiment stupides. Premier indice et déjà une réponse négative. Ça pouvait être n’importe quoi et même en l’observant, je ne tirais aucune conclusion. Loin d’être un sport avait-elle dit. Donc quelque chose qui ne nécessitait en aucun cas un effort physique, un déplacement… Sauf que là encore, cela restait vaste.

Je ne me voyais même pas lui demander depuis quand cela existait, puisque rien que l’art existait presque depuis qu’il y avait des hommes sur terre. Ainsi, aucun repère spatio-temporel à tirer d’un loisir.
Elle avait dit que c’était un loisir planétaire. Ça ne devait pas être sorcier… La lecture peut-être ? C’était sans doute parce que je passais mes journées dans une bibliothèque que je pensais à ça, le seul problème c’est que ce n’était pas un loisir apprécié par la totalité des jeunes. J’avais pu remarquer que la bonne vieille lecture et ses classiques, était plutôt dénigrée.

Je songeais aussi aux jeux vidéos, ça c’était super célèbre aussi maintenant, ça soulevait des belles polémiques sur la violence d’ailleurs.

- Dis-moi, on a besoin de la technologie pour ton loisir ?

Si oui, j’étais mal barrée. Je haïssais la technologie mortelle plus que tout. Je cherchais quelle dernière question je pourrais lui poser, et finalement je me rendis compte qu’un repère temporel m’était nécessaire. Mais je devais poser ma question de façon à ce que cela m’aide. J’avais déjà gaspillé un indice, enfin cela m’avait tout de même permis de faire le tri.

- A quelle époque ou période, cela a le plus connu de succès ?

Spoiler:

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